Initiation à l’eco-conception print

L’eco-conception print de votre support de communication c’est une réflexion engagée autour du graphisme et de l’impression de votre projet.

15 novembre 2021

Dans cet article, nous vous livrons les bonnes pratiques essentielles à suivre dans le cadre d’un projet en eco-conception print. Ces dernières sont issues de notre formation Primitive sur la communication responsable.  

Quand on est une organisation qui imprime pas mal, il y a forcément, dans le monde actuel, un moment où l’on se pose la question de l’impact de toutes ces brochures, affiches, flyers… Et souvent ça amène plein d’autres questions :

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  • Tout cela est-il bien utile ? 
  • Comment faire pour gaspiller moins ?
  • Utiliser du papier PEFC n’est-il pas un simple minimum syndical ? 
  • Ai-je des leviers d’optimisation dans le graphisme ?
  • Comment se repérer dans la forêt des labels des imprimeurs ? 
  • Une encre végétale pollue-t-elle toujours moins ? 

Pour faire simple, imprimer des documents, c’est mettre de l’encre sur du papier. Alors quand on veut faire mieux avec moins, on doit tout simplement optimiser nos choix en papier et en encre qualitativement et quantitativement. Au travers du prisme graphique (activité studio) et de celui de l’impression (activité imprimeur), découvrez pas à pas comment eco-concevoir vos supports de communication print.

1- Du côté du Studio graphique, les bases théoriques de l’éco-conception graphique

1.1 Optimiser l’espace

On ne s’en rend pas forcément compte, mais quand on réalise un projet print, on fait parfois du remplissage de page. On rajoute du texte à un paragraphe pour équilibrer avec d’autres paragraphes plus longs, on en fait des caisses… 

Optimiser l’espace de votre page, ça veut dire, aller à l’essentiel. Cela vous forcera à faire un travail de synthèse et à vous débarrasser du superflu. L’objectif est de limiter votre consommation de papier. Vous pouvez donc commencer par réduire vos sauts de ligne, la taille de votre police ou encore celle de vos marges de 2,5 à 1,5 cm. Ne mettez des images que quand cela vous semble nécessaire et apportez une véritable valeur ajoutée à vos textes. A l’image de ce design éditorial signé Studio Dazd. une réalisation aérée, qui se joue des espace vides pour proposer une composition inédite et légère. 

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Aussi, privilégiez les formats standards (A4 ou A5) qui sont les tailles de référence des imprimeries. En effet, les autres formats nécessitent très souvent de la découpe ou du troncage et donc du gaspillage. Cela permet également d’optimiser la diffusion de votre projet en utilisant des enveloppes et des cartons standards. 

Finalement, l’aspect esthétique de votre document peut-être alimenté par d’autres biais, tels que le choix d’une typographie fine ou encore des éco-fonts.

1.2 Contrôler son taux d’encrage :

Tout d’abord, une définition s’impose. Le taux d’encrage consiste à faire la somme du pourcentage d’encre nécessaire afin d’obtenir l’image désirée. 

Pour rappel ou pour information, une imprimante décompose les couleurs de votre document selon les quatre couleurs primaires (la quadrichromie). A savoir : le cyan, le magenta, le jaune et le noir. Selon le résultat final désiré, l’utilisation de chaque couleur diffère. 

Pour calculer votre taux d’encrage, rien de plus simple. Il vous suffit d’ouvrir votre image sur Photoshop, d’activer l’onglet “Information” et d’additionner les pourcentages de couleur indiqués à droite de l’écran. 

Afin de limiter votre consommation d’encre, vos choix de couleurs doivent être guidés par la volonté de ne pas trop solliciter l’imprimante. L’idéal étant de ne pas dépasser 100%. 

Dans ce but, plusieurs pratiques sont à adopter. 

1.3 La bichromie et la monochromie : un fort potentiel créatif  

Vous pouvez opter pour la frugalité colorielle, en faisant un choix tel qu’une conception en bichromie, ou en monochromie, cela vous permettra de diminuer l’addition de certaines couleurs d’encre. En effet, le potentiel créatif de ces exercices créatifs est souvent négligé. Nous avons souvent tendance à voir l’aspect négatif des contraintes. Or, elles sont également de puissants leviers créatifs, nous poussant à innover, à créer, pour les contourner. Et pour l’imaginaire… c’est fort.

Faites du blanc un atout. 

De la même manière que le silence a un rôle puissant dans une musique, le blanc peut avoir un véritable rôle narratif dans une édition. Parfois un espace blanc est plus fort qu’une image, et l’avantage c’est qu’il ne consomme pas d’encre. En effet, il donne de la respiration, mais aussi une valeur ajoutée émotionnelle.

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Cette réalisation de Malika Favre fait place nette à l’inattendu. Elle sort des sentiers battus, jouant avec l’espace négatif pour y dissimuler des formes, créant un véritable jeu avec le spectateur. 

Des touches de couleur bien choisies subliment les détails, et attirent l’oeil. 

Les différences d’opacité permettent de composer avec brio avec une seule couleur. Cela participe à mettre en avant une identité de marque forte et assumée. 

En somme, le champ des propositions graphiques est infini dès lors que l’on est contraint de changer nos habitudes. 

1.4 Ne pas sous-estimer le tramage 

Défini comme l’ensemble des points utilisés pour reproduire un visuel, son impact sur la consommation d’encre peut-être réduit au moyen de choix esthétiques. 

Pour cela, évitez les aplats de couleurs en limitant sa densité. Optez plutôt pour des dégradés, des effets de matière ou encore des pointillés. 

Cette création de Camille Pelard met en avant le potentiel vintage du tramage. Associées à des couleurs saturées, telles que le bleu et le rouge, ces images nous interpellent. Elles attirent le regard en interrogeant les lignes, la géométrie et la symétrie. Bousculer les habitudes du public est un bon moyen de se démarquer dans un paysage médiatique saturé.

En bref, donnez du pep’s et de l’originalité à vos créations !

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2. Du côté imprimeur : faire des choix responsables sur plusieurs leviers

Il est facile de se perdre dans la forêt de labels qui entoure le papier. De son origine à sa production et à son recyclage, toutes les étapes de son cycle de vie sont à prendre en compte. Il s’agit simplement d’être bien informé sur le sujet. 

2.1  Selon quels critères choisir son imprimeur écoresponsable ? 

Afin de se repérer dans les labels, un point de vigilance : ne pas confondre la nature de ces derniers. Certains sont propres aux moyens utilisés par l’entreprise pour atteindre ses objectifs tandis que d’autres se rapportent aux objectifs de résultats du produit en lui-même. Ainsi : 

  • ISO 14001 et EMAS permettent de certifier le management environnemental d’un site ou d’une entreprise dans le but de maîtriser leur impact écologique. 
  • IMPRIM’ VERT est un label ancien, assez largement partagé, qui garantit la gestion des déchets dangereux, leur élimination et l’utilisation de produits non-toxiques. 

S’il est essentiel de choisir des imprimeurs engagés, cela ne garantit pas la qualité du papier. C’est pourquoi il est important de bien se renseigner sur la provenance de ce dernier. 

2.2 Quel papier utiliser ?

3 règles indispensables sont à respecter :

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Pour vous aider dans votre démarche, nous vous avons décrypté les différents labels associés au papier. 

3 labels à connaître :

  • L’Eco Label Européen limite son impact sur le cycle de vie du produit : émissions dans l’eau et dans l’air, consommation d’énergie, gestion durable des forêts, proscriptions des substances chimiques dangereuses et gestion des déchets.
  • Le label international FSC garantit une bonne gestion forestière grâce à des audits réguliers. 
  • La certification française PEFC surveille étroitement la gestion durable des forêts certifiées. 

Pour aller plus loin : Les appellations :

  • L’appellation TCF garantit la proscription d’agents chlorés dans le blanchiment des pâtes de papier. 
  • L’indication ECF garantit la proscription d’agents chlorés gazeux.

L’union fait la force : 

Le secret d’un papier durable ? Associer un label avec une qualité environnementale forte avec un autre label qui recycle un maximum de fibres de papier. 

Voici de quoi vous aider à y voir plus clair :

Le top du top : combiner l’Eco Label Européen avec le Label FSC. 

Le saviez-vous ? 

On pourrait penser que la fibre de papier vierge est, de façon catégorique, plus polluante que la fibre de papier recyclée mais le discours est à nuancer. De ce fait, si la fabrication et le séchage d’une tonne de papier classique consomment 5000 kWh, la production d’une tonne de papier en consomme 60% moins. En revanche, elle utilise moins de biomasse et est donc plus émettrice en gaz à effet de serre. C’est pourquoi l’équilibre entre fibres vierges et fibres recyclées est indispensable. 

Le grammage est aussi un paramètre à prendre en compte afin d’économiser votre papier. Le poids idéal étant entre 70 et 80 grammes ou encore 135g pour un flyer. 

2.3 L’encre végétale, 100% écologique ? 

Le choix de l’encre est un facteur important à prendre en compte afin de limiter votre impact écologique. En effet, certaines encres polluent plus que d’autres. Par exemple, les encres métalliques, vernis ou encore pelliculages, sont composées de métaux. Ils sont donc polluants et compromettent le recyclage de votre papier, ce qui réduit son cycle de vie. 

On dit souvent que les encres végétales sont à privilégier. Mais attention au greenwashing, préférez-les bio, sans OGM et garanties sans huile de palme ! Optez plutôt pour l’huile de bois de Chine, le soja ou encore le lin. 

Il est bien aussi de prendre un peu de recul sur l’expression 100% végétale. Souvent on ne parle que de leurs huiles qui servent de liant, mais qu’en est-il des autres composants : pigments, adjuvants (accélèrent le séchage ou la résistance de l’encre) qui sont souvent fabriqués avec des matériaux de synthèse non renouvelables. 

Finalement, faire le choix d’une encre végétale vous permet d’agir sur le pourcentage de ressources non-renouvelables utilisées, ce qui est déjà un moindre mal. 

Conclusion

Au regard de toutes les options offertes par le print, éco-concevoir un projet éditorial est à la portée de tous. Tout est question de méthode. Si l’on ne peut pas atteindre le 0% d’empreinte carbone, on peut cependant avoir le contrôle sur cette dernière, et éviter le fatalisme. Il s’agit simplement de se renseigner sur les options graphiques qui s’offrent à vous ainsi que sur le cycle de vie du papier. Ainsi, vous pourrez coller à vos valeurs tout en conservant l’identité de votre marque. Eh oui, faire de l’éco-conception print n’est pas nécessairement synonyme de conception austère ou apathique, soyez malins ! 

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